Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont devenus des Américains
moyens. Ils se sont mariés, ont une petite fille de quatre ans, Gabriella, et
les problèmes quotidiens de tous les couples, entre autres des fins de mois
difficiles. Patrick est l’employé précaire d’une grosse société de surveillance
qui ne l’embauche pas définitivement car il n’est pas assez « lisse » pour son
patron.
Il est toujours consumé par la colère face aux injustices.
C’est peut-être cela, ainsi qu’un sentiment de compassion, qui le pousse à
accéder à la demande de Beatrice, la tante d’Amanda McCready. La famille
McCready, Patrick aurait bien voulu l’oublier à jamais. Douze ans plus tôt,
Angie et lui avaient enquêté sur la disparition de la petite Amanda et avaient
découvert que le kidnappeur n’était autre que son oncle qui voulait soustraire
l’enfant à l’influence catastrophique de sa mère.
Or, selon Beatrice, Amanda a de nouveau disparu.C’est comme
si le cours du temps s’était inversé pour Patrick et Angie. Les voilà de
nouveau à la recherche d’Amanda. Elle a aujourd’hui 16 ans, elle fait de
brillantes études, n’a apparemment pas d’amis aux dires de ses professeurs,
sauf une certaine Sophie, adolescente elle-même très perturbée.Malgré ses
mauvais pressentiments, Patrick ne se doute pas que son enquête l’amènera à
croiser autant de gens en détresse, autant de sociopathes, sans parler de
mafieux russes lancés sur la piste d’une croix à la valeur inestimable…
Quel plaisir de retrouver Patrick Kenzie et Angie Gennaro !
Ici, l’intrigue est plutôt classique. Elle est surtout
prétexte à remettre en selle nos deux protagonistes pour ce qui semble être un
épilogue à leurs aventures. Finalement, l’intérêt tient davantage dans la
galerie de personnages et dans leurs relations. Il y a bien-sûr notre couple
(pour ceux qui n’ont pas vraiment tout suivi, oui, ils sont enfin mariés) et
leur petite fille dont l’héritage génétique présage d’un caractère bien trempé.
On retrouve aussi l’incontournable et loyal Bubba qui donnerait encore père et
mère pour Angie et, donc, forcément pour son enfant. Les autres personnages ne
sont pas en reste : une adolescente atypique, sa mère toujours aussi
indigne, des mafieux russes qui trouveraient facilement leur place dans Snatch,
un travailleur social plutôt veule…
L’histoire est racontée à la première personne par Patrick,
ce qui nous permet de profiter de ses réflexions parfois graves parfois drôles,
petites lueurs dans un univers glauque. Certains dialogues sont délectables, en
particulier les échanges entre Kenzie et l’un des gangsters.
Alors, ce roman n’est
certainement pas la plus grande réussite de Dennis Lehane mais si vous avez
suivi cette série, ne boudez pas le plaisir de côtoyer de nouveau l’humour et
le caractère affirmé de nos deux héros.
Note supplémentaire : cette couverture est vraiment
hideuse ; je suppose qu’on a voulu illustrer le titre et évoquer le petit
chaperon rouge mais le rendu est moche et l’ambiance ne va pas du tout avec le
roman (et selon moi, pas non plus avec la chanson des Stones).
Ma note Livraddict : 16 / 20
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